Un parc entre terre, fleuve et mer

Bien avant la construction du barrage de Diama, le bas-delta était déjà sous l’influence permanente des échanges entre la mer et ses marées, et le fleuve et ses périodes de crues.

Le Diawling, un espace intimement lié au fonctionnement du bas-delta dans son ensemble

Le fonctionnement hydrologique du PND et de ses trois bassins (Gambar, Diawling et Bell) ne peut être dissocié de celui du bas-delta du fleuve Sénégal. En effet, le fonctionnement hydrologique du parc est intiment lié à celui de l’ensemble du bas-delta, les différentes unités hydrologiques s’influençant réciproquement.

C’est ainsi que la Réserve de Biosphère Transfrontalière du bas-delta du fleuve Sénégal (RBTDS) prend tout son sens, permettant d’assurer une gestion coordonnée de l’ensemble du bas-delta, de part et d’autre du fleuve (en Mauritanie et au Sénégal).

Les différentes unités hydrologiques du bas-delta rive droite

Huit unités hydrologiques (bassins séparés par des seuils naturels ou artificiels importants) peuvent être délimitées dans le bas delta. Du nord au sud, on distingue : l’Aftout, le bassin du Chat Tboul, le bassin du N’Diader, le bassin du Diawling-Tichilitt, le bassin de Bell, le bassin de Gambar, le bassin du N’Thiallakh et le bassin du Gueyloubou.

L’Aftout

Cette région écologique est composée de cuvettes, de marais (Tombousse nord) et de lagunes. Elle couvre une superficie voisine de 46.000 ha. Sa difficile accessibilité en fait un site privilégié de reproduction et de migration de certaines espèces d’oiseaux notamment des flamants nains.

Cette région malgré son importance écologique reste largement tributaire des lâchés d’eau en provenance du bassin du Diawling-Tichilitt et de l’ouvrage de l’Aftout (N’Diader). Elle est inondée seulement lorsque les crues sont importantes.

Le Chat Tboul

Cette ancienne embouchure du fleuve Sénégal couvre une superficie de 15 500 ha dont une superficie inondable estimée à 600 ha environ. Il contient deux lacs permanents : le lac des Mulets, qui est situé à l’ouest et dont la profondeur et la salinité sont stables, et le Grand Lac (200 ha) qui subit d’importantes variations de profondeur et de salinité suivant l’arrivée des crues.

Plusieurs mares situées entre les deux lacs sont alimentées par des infiltrations marines et par des écoulements d’eau douce de la nappe phréatique et des pluies.

Le Bassin du Diawling-Tichilitt

Le bassin est composé de deux lacs (Diawling et Tichilitt). Il couvre une superficie globale de 11 000 ha dont 7 500 ha font partie du Parc National du Diawling. Il est situé au nord et à l’est, caractérisé par des lacs saumâtres et une végétation halophile.

Actuellement, l’inondation se fait principalement par l’ouvrage du Cheyal. Le site est le domaine de prédilection notamment des oies, canards, sarcelles et foulques ; c’est est aussi le domaine privilégié de nidification des cormorans, des anhingas et des aigrettes.

Le bassin de Bell

Il s’étend sur une superficie de 4.500 ha et se caractérise par la diversité de ses sites écologiques qui favorisent l’importance de sa diversité biologique par rapport aux autres unités hydrologiques. Il se caractérise en effet par : un plan d’eau ouvert et riche en microfaune et flore (douce et saumâtre) ; un plan d’eau relativement fermé (douce et saumâtre) ; une zone inondée riche en graminées ; une zone de Nymphéa lotus (nénuphar) ; une zone à graminées vivaces ; et un plan d’eau riche en nutriments.

Le bassin du Gambar

Il couvre 4 500 ha. C’est une ancienne plaine inondable avec plusieurs mares et marigots. Il est en permanence inondé depuis la mise en eau du barrage de Diama et est considéré aujourd’hui comme « perdu », car la quasi-totalité de sa surface est recouverte par des plantes envahissantes (Typha australis, Phragmites australis, etc.) qui gênent la pose des filets et le mouvement en pirogue pour la pêche.

Toutefois, il continue à servir de refuge aux pythons et aux crocodiles et de nichoir pour le râle noir, la poule sultane et bien d’autres espèces.

Le bassin du N’Thiallakh

D’une superficie d’environ 20 000 ha, il est principalement alimenté par le sud via le marigot du même nom, en communication avec la partie du fleuve située en aval de Diama. Ce bassin irrigue un vaste réseau de marigots et se trouve dans la zone périphérique du parc.

Les lacs de N’Tok et N’Ter : Alimentés en eau par le N’Thiallakh et l’ouvrage de Cheyal (N’Tok seulement), ils constituent des lieux de reproduction des crustacés et des poissons inféodés au milieu saumâtre. Ils font partis des principaux sites de pêche à la crevette.

Le bassin de Gueyloubou

Il couvre une superficie estimée à 4 000 ha. Il est alimenté par le marigot du même nom, qui est situé à l’est en jonction avec le fleuve en aval de Diama et de façon subsidiaire, au sud, par un marigot qui passe à l’ouest de l’île de M’Boyo. Un marigot important suit la dune côtière vers le nord à l’est de N’Diago, le N’Gadad.