Régénération des écosystèmes de mangroves

En 1991, lors de la création du Parc, on ne comptait que quelques pieds de mangroves ; aujourd’hui, après de multiples opération de reboisement, près de 1500 hectares du PND sont des zones de mangroves. Ces formations représentent les mangroves les plus méridionales du pays, elles constituent un écosystème précieux pour la conservation de la biodiversité. 

Les 2 principales espèces de mangrove au PND

Avicennia germinans est l’espèce de mangrove la plus importante et la plus dominante au bas delta. Il tolère les conditions salines élevées et les arbres poussent en groupes isolés ou en formations boisées. Les arbres individuels sont assez grands et peuvent atteindre 4-5 mètres de hauteur et 40 centimètres de diamètre à hauteur d’homme. Le bois peut être utilisé comme bois de feu, poteaux, etc., et les graines peuvent être consommées une fois cuites. La fleur produit un miel de haute qualité. Les arbres fleurissent et fructifient toute l’année et les graines sont de nature vivipare.

Rhizophora racemosa est un arbre à feuilles persistantes. Une seule graine germe à l’intérieur du fruit conique formant une première racine longue et étroite (radicule), qui est verte à l’exception de l’extrémité brune élargie et pointue jusqu’à 1,25 cm de diamètre. Il peut atteindre 30 centimètres de long avant de se détacher de l’arbre mère et de tomber. Les systèmes élaborés d’étais et de racines aériennes stabilisent les arbres et agissent comme une première ligne de défense contre l’action des vagues ; conformément à sa position sur le bord côté mer du système. L’espèce pousse normalement dans des sols boueux et moelleux le long des berges abritées des rivières et des marges estuariennes. La floraison et la fructification ont lieu tout au long de l’année.

Nidifications dans les mangroves

Services écosystémiques de la mangrove

  • Séquestration de carbone : 1427 ha de mangroves au PND, stockant 169 617 tonnes de carbone
  • Production d’une biomasse estuarienne et marine conséquente & épuration des eaux
  • Rôle de nurserie pour les ressources halieutiques et les oiseaux
  • Services d’approvisionnement des moyens de subsistance pour les populations locales, notamment de la pêche : Les mangroves représentent une valeur économique et sociale importante pour la population du bas-delta voire celle du pays. Elles sont une formidable source d’emplois et de développement économique.
  • Protection des côtes : effet tampon contre les inondations et les événements météo-marins exceptionnels, contrôle de l’érosion côtière, capture des sédiments…
  • Service culturel pour des activités touristiques et de loisirs : Elles peuvent offrir aux touristes une biodiversité exceptionnelle et une beauté paysagère très attrayante.

Les défis liés à la protection des mangroves et au reboisement

  • Coupe illégale de mangroves pour l’approvisionnement de bois de construction, bois de chauffe ou combustible, et surexploitation des ressources offertes par la mangrove → actions d’éducation environnementale des communautés locales sur le rôle et l’importance des mangroves pour l’environnement
  • Hausse de la salinité
  • Envasement à partir des sédiments
Nidifications dans les mangroves

Les actions de reboisement et de régénération de la mangrove

Pépinière d’Avicennia germinans avant repiquage
Participation des femmes de N’Diago dans la restauration écologique des écosystèmes de mangroves
Campagnes de reboisement d’Avicennia germinans

A la création du parc en 1991, on ne comptait plus que quelques pieds de mangroves dans la zone. Grâce à la gestion de l’eau et aux actions de restauration des mangroves menées dès 2010, on en trouve aujourd’hui environ 1500 ha (dont 100 ha directement liés aux opérations de plantation).

Pour régénérer les mangroves Avicennia germinans, la préparation de semis (pendant 9 mois) est nécessaire avant repiquage dans les zones identifiées comme ayant accueilli des mangroves auparavant. Concernant Rhizophora racemosa, les propagules sont ramassés et directement replantés. Les actions de régénération mobilisent à la fois des agents du parc et des villageois, dont des femmes et des écoliers (dans le cadre du programme d’éducation environnementale).

Ces opérations ont été rendues possibles par le soutien des Partenaires Techniques et Financiers, et plus spécifiquemment ici le BACoMaB, WACA et l’UNESCO de Rabat.