Communautés locales & savoir-faire traditionnels

Lieu historiquement riche en diversité ethnique et des pratiques culturelles, l’écosystème de l’estuaire du bas-delta du fleuve Sénégal dispose d’importantes ressources naturelles, terrestres et marines. Ces ressources naturelles contribuent indéniablement à la croissance économique en fournissant des moyens de subsistance à des populations fortement dépendantes de leur productivité, ainsi qu’à leur résilience aux effets du changement climatique. Les activités de subsistance, comme la pêche, l’élevage, l’artisanat, la cueillette et le maraîchage, sont essentiellement tributaires des inondations.

L'élevage

L’activité d’élevage traditionnel prospère au sein du parc : ces dernières années, le nombre de cheptels a quadruplé pour les petits ruminants, et triplé pour les vaches et dromadaires. Il a été constaté une importante arrivée de dromadaires en raison de la régénération du couvert végétal et des ressources fourragères, le tout grâce à une gestion durable de l’eau.

  • Cheptel total estimé à 58 500 têtes en 2021, dont 16 000 bovins, 40 000 petits remuants (dont 10 000 moutons et 30 000 chèvres) et 2 500 camelins
  • 93 466 000 MRU de valeur ajoutée annuelle générée (IVV, 2021)
Berger avec des agneaux
Troupeau de vaches
Vaches
Poisson en cours de transformation (Guedj)
Butin de pêche
Pêcheur en action

La pêche artisanale

Dans le Parc et sa zone périphérique, la pêche de poissons d’eau douce (dans les bassins et dans le fleuve) commence en juillet, pour se prolonger pendant l’hivernage avec des captures plus importantes pendant les mois de novembre et décembre. Dans les eaux saumâtres du bassin de N’Ter, la pêche aux crevettes débute durant les mois d’octobre ou de novembre.

  • 130 pêcheurs et 30 femmes mareyeuses
  • 450 tonnes de poisson pêché en moyenne par an : mulet (Mugilidae), poisson-chat (Ameiurus melas) ou Clarias gariepinus
  • 6 tonnes de crevettes pêchées en moyenne par an pour les 2 espèces des Penaeidae (crevettes) : Penaeus keraturus et Penaeus notialis
  • Poisson séché et fumé, appelé communément Guedj : production & exportation vers les centres urbains (Nouakchott, Rosso, Saint-Louis…)
  • 9 828 000 MRU de valeur ajoutée annuelle générée (IVV, 2021), dont 60% provenant de la vente de poisson frais, 30% du poisson transformé et 10% des crevettes

La cueillette et l'artisanat

Menée par 300 femmes regroupées en 16 coopératives, l’activité de cueillette génère plus de 8 076 000 MRU de valeur ajoutée annuelle (IVV, 2021), grâce à différents produits, qui peuvent être utilisés pour :

  • L’alimentation : graines et farine de nénuphar (Nymphea Alba et Nymphea Lotus), cuisinées en un couscous local très prisé, riche en fibres et avec une faible teneur en sucres
  • Le pâturage du bétail : Echinochloa colonna, Proposis…
  • La construction : Acacia tortilis, Typha domengensis…
  • La maison : bulbes et rhizomes de Cyperus articulatus aussi appelé Tare ; Prosopis pour l’énergie domestique…
  • La confection des nattes traditionnelles : tiges de Sporobulus robustus
  • Le tannage des peaux : gousses d’Acacia nilotica
  • La médecine traditionnelle : Acacia tortilis ; fruits d’Acacia nilotica comme antiseptique ; Boscia senegalensis ; Cassia italica ; Tamarendis Indica ; Maytenus senegalensis pour la fièvre ou les maux d’estomac…
  • L’hygiène : savons artisanaux à base de différentes espèces locales ; Commiphora africana ; Maerua crassifolia ; Salvadora persica comme cure-dent…
Confection des nattes traditionnelles
Cueillette des nénuphars
Tannage des peaux
Arrosage des parcelles
Navets
Parcelle maraîchère vue du ciel
Arrosage des parcelles

Le maraîchage

Activité non traditionnelle, le maraîchage a été introduit comme activité génératrice de revenus par le PND dans sa zone périphérique, grâce à la gestion durable des eaux qui a permis l’adoucissement de la nappe phréatique.

Le maraîchage est pratiqué par les communautés locales en sus des autres activités traditionnelles, qui sont dépendantes de l’inondation et qui ne peuvent donc être menées qu’à certaines périodes de l’année.

Depuis peu, les populations locales diversifient les espèces cultivées : si le navet ou l’oignon restent majoritaires dans la production, on voit à présent des plants de tomates, d’aubergines, de piments, de carottes, de courges, de gombo ou encore de choux. Les récoltes sont ensuite essentiellement vendues sur les marchés des centres urbains proches (Nouakchott, Rosso, Saint-Louis…), ou utilisées en auto-consommation.

  • 400 tonnes de légumes par an
  • 255 exploitants
  • 5 550 000 MRU de valeur ajoutée annuelle générée (IVV, 2021)

Les Unions des Métiers (UdM)

Le PND a mis en place en 2015 un système de co-gestion et de gouvernance partagée, grâce à la structuration des 45 coopératives du PND en 4 Unions des Métiers (UdM), 1 pour chaque corps de métier (Artisanat – Pêche – Maraîchage – Élevage). Ces Unions des Métiers permettent une meilleure représentation et intégration des intérêts des communautés locales lors d’instances de gouvernance (CSH, PAG…), tout en bénéficiant de leur expérience et de leur connaissance du parc. Cette initiative répond aussi à une volonté de développement local en concertation, en appuyant des projets de développement initiés par les communautés locales elles-mêmes et gérés avec elles.

Union des Métiers de l'Artisanat

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